Archives de catégorie : Seconde

Zola et le naturalisme

Le naturalisme est un mouvement littéraire initié par Zola et qui marque la seconde moitié du XIXème siècle (1860-1890). L’école naturaliste qui est un prolongement du réalisme, est dite aussi école de Médan, du nom de la maison appartenant à Zola où les écrivains partageant cette même esthétique avaient l’habitude de se réunir (comme Huysmans et Maupassant).

Zola accentue la recherche de la vraisemblance en s’appuyant sur un travail minutieux de documentation. En effet, l’écrivain naturaliste cherche à décrire la réalité le plus objectivement possible en se basant sur des observations, des analyses, des enquêtes et même l’expérimentation. Ainsi, on cherche à appliquer à la littérature le modèle des sciences naturelles, d’où l’appellation de « naturaliste ». Pour Zola et ses disciples, le romancier doit savoir étudier scientifiquement la nature humaine et mettre au jour les lois qui la régissent. Il décrit d’ailleurs clairement cette ambition en 1890 dans le Roman expérimental  : « Si la méthode expérimentale a pu être portée de la chimie et de la physique dans la physiologie et la médecine, elle peut l’être de la physiologie dans le roman naturaliste » (Émile Zola).

Il montre l’influence sur l’homme de deux facteurs essentiels : l’hérédité et le milieu de vie. Ainsi dans La Fortune des Rougon-Macquart (1867) les destins de tous les membres de la famille sont déterminés par les tares de leurs ancêtres, la folie et l’alcoolisme. On donne également des origines médicales aux comportements humains : l’héroïne est hystérique, son mari asthénique et son amant sanguin.

Le naturalisme se pose enfin en opposition au lyrisme romantique que Zola qualifie de « démodé comme un jargon que nous n’entendons plus » (Mes Haines).

Bilan

  • Une révolution stylistique
  • Une précision documentaire et une objectivité scientifique
  • La dénonciation des illusions romantiques

Les auteurs naturalistes ont souvent fait l’objet de critiques et le terme a conservé une connotation péjorative (voir les caricatures ci-dessous). Sous la plume des critiques, ce mouvement évoque une offense au bon goût, une tendance à décrire les aspects vulgaires du réel, notamment en raison de la nette préférence de ces auteurs pour la population défavorisée, les lieux où règnent la pauvreté, le vice, la débauche.

Quelques œuvres naturalistes de Zola

  • Thérèse Raquin
  • La Fortune des Rougon-Macquart
  • Germinal
  • La Bête Humaine

Dossier documentaire réalisé par Camille Latrèche et Clélia Givon

Résidence d’auteur : Lola Lafon

 

 

Repères sur le réalisme

Le réalisme est un mouvement qui connaît son apogée au XIXème siècle. Il marque une rupture avec un autre courant littéraire et artistique – le romantisme – qui déformait la réalité en cherchant à l’embellir (les défauts et les vices n’étaient jamais représentés). Le réalisme, quant à lui, consiste à retranscrire le mieux possible la réalité dans des textes ou dans des œuvres d’art, le plus fidèlement possible, et avec un intérêt accru pour les sujets jusque-là écartés : les milieux sociaux (la paysannerie, le monde ouvrier, la bourgeoisie naissante), la misère, le vice, la marginalité… Pour les romantiques, ces thèmes n’étaient pas considérés comme dignes de faire l’objet d’une représentation artistique.

Ce tendance est étroitement liée aux mutations de la société du XIXème siècle : les auteurs comme les peintres « photographient » les conséquences sociales de la révolution industrielle, décrivent les mouvements ouvriers, et se font les témoins des progrès techniques et scientifiques qu’ils mettent en scène dans les nouvelles, les romans, et les tableaux.

Cette tendance n’est pas appréciée des critiques qui voient dans ce mouvement un goût pour le vulgaire et le laid.

Quelques auteurs parmi les plus représentatifs de ce courant :

  • Stendhal
  • Honoré de Balzac
  • Maupassant
  • Flaubert

L’œuvre artistique la plus emblématique du réalisme est sans doute celle de Gustave Courbet, « Un enterrement à Ornans », car elle provoquera un énorme scandale et suscitera de vives critiques. G. Courbet s’oppose aux enseignements académiques de l’école des Beaux Arts et refuse catégoriquement ses règles héritées du romantisme et du classicisme qui prônent une représentation de ce qui est « noble », ce qui est parfait, idéalisé (les sujets mythologiques, historiques, religieux). Il réagit ainsi à l’art de E. Delacroix : « M. Delacroix fait des anges. Je ne vois pas ce que c’est que des anges. Vous ? Moi je n’en ai jamais vu. Comment voulez-vous que je juge une forme qui représente un être imaginaire ? Ses ailes le rendent ridicule et difforme. Qu’on fasse des hommes, qu’on les fasse bien, là est le difficile ». Courbet ouvre ainsi la voie à une nouvelle conception de l’Art, évoquant la réalité sans idéalisation et en abordant des thématiques politiques ou sociales : peindre la vérité sans la déformer, même si elle est parfois dure à voir.

Sources

  • http://fr.wikipedia.org/ (le réalisme)
  • Google images
  • Livre de français 2nde, Collection « Passeurs de textes« , Édition Robert
  • http://www.musee-orsay.fr/ (exposition virtuelle)

Dossier documentaire réalisé par Gauthier Bloeme et Paul Landel (élèves de 2nde)