Insolite…

le_mondeJ’ai sélectionné ci-dessous des posts des blogs du journal Le Monde abordant des sujets très divers et souvent insolites de l’actualité du web qui pourront alimenter des activités d’écriture dans le cadre du module « Littérature & Société ».


 Neil Armstrong avait rapporté des souvenirs de la Lune

En parcourant les affaires de son défunt mari, Carol Armstrong, veuve du premier homme à avoir marché sur la Lune, est tombée sur un étrange sac blanc rempli d’outils dont elle n’était pas sûre de la provenance. Se doutant qu’ils n’étaient pas étrangers au voyage de son époux dans l’espace, elle en a informé le musée national de l’air et de l’espace de la Smithsonian Institution à Washington, ignorant le trésor qu’il constituerait pour lui.

Les outils stockés dans ce sac, une caméra, des câbles, une lentille, ou encore un miroir avaient fait partie de la mission Apollo 11 jusqu’à son atterrissage sur la mer de la Tranquillité et avaient marché sur la Lune avec Neil Armstrong et Buzz Aldrin.

« Quelques bricoles »

En 45 ans, ces objets auxquels il est pourtant fait référence dans les conversations enregistrées des astronautes n’avaient jamais refait surface. En juillet 1969, alors que la mission touche à sa fin et que les astronautes doivent se séparer du module lunaire qui les a fait entrer dans l’histoire avant de retrouver la Terre, Neil Armstrong évoque ainsi « quelques bricoles que nous voulons rapporter » , un « bric-à-brac » « d’environ 4,5 kilos » sans plus de détail, rapporte le musée dans un billet de blog.

Les recherches des scientifiques du musée ont permis d’établir avec certitude que ce « bric-à-brac » qui reposait depuis dans un placard de la maison Armstrong à Cincinnati avait bien voyagé dans l’espace. « Pour autant que ce que l’on sache, Neil n’avait jamais évoqué leur existence et personne ne les avait vus depuis son retour de la Lune », poursuit Allan Needell, l’un des conservateurs du musée, sur le blog.

« Ces outils font partie des très rares objets de la mission Apollo 11 qui ont été rapportés de la base de la Tranquillité et pour cette raison ils ont une valeur historique inestimable » estime pour sa part la Nasa dans son « Apollo Lunar Surface Journal » qui inventorie les souvenirs des missions spatiales sur la Lune.

La caméra présente dans le sac est à elle seule un trésor : c’est elle qui, selon les scientifiques, a filmé ces images de la descente d’Apollo 11.


La Russie veut enquêter sur les premiers pas de l’homme sur la Lune

La théorie du « canular lunaire » (moon hoax, en anglais) fait des émules dans l’enceinte du Kremlin. Relançant une polémique spatiale digne des grandes heures de la guerre froide, les autorités russes ont décidé de faire la lumière sur tous les voyages spatiaux historiques, notamment sur celui du 24 juillet 1969, le jour où l’homme a marché pour le première fois sur la Lune.

Dans une lettre ouverte adressée au journal anglophone Moscow Times, mardi 16 juin, Vladimir Markin, porte-parole du comité d’enquête, a annoncé la nouvelle avec une certaine ironie.

« On peut les aider en lançant une enquête internationale sur une pellicule disparue, celle qui avait été effectuée par des astronautes sur la Lune. Ou bien sur les 400 kilos prélevés sur la Lune, que personne n’a jamais vus. Non, nous n’affirmons pas que le vol n’a pas eu lieu et que tout a été tourné dans un studio. Simplement, tous ces matériaux scientifiques et même culturels constituent un héritage et leur disparition constitue une perte pour nous tous. »

200 000 bandes effacées par la NASA

Si l’initiative parait saugrenue, l’offensive de Moscou a de quoi inquiéter la NASA. En effet, selon Reuters, l’agence spatiale américaine a effacé les bandes originales de l’arrivée historique de l’équipage d’Apollo 11 sur la Lune par souci d’économies. Près de 200 000 autres bandes auraient également été supprimées des bases de données.

Toutefois, le site de The Independant souligne que la NASA aurait copié des enregistrements de l’alunissage, notamment grâce à des vidéos de CBS News. L’agence affirme même que la qualité des copies est supérieure à celle du film d’origine.

Source : Le Monde

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Buzz Aldrin près du drapeau américain en 1969. (Wikicommons/Nasa Images).

Pour la NASA, on n’a jamais été aussi près de marcher sur Mars
Sur la base de simulation martienne dans l'Utah.
Sur la base de simulation martienne dans l’Utah.

Un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour la NASA ? Lundi 4 mai, Charles Bolden, patron de l’Agence spatiale américaine, a fait une déclaration qui a bouleversé les passionnés de conquête spatiale. Les mots, prononcés pendant une conférence de l’annuel sommet « Les hommes sur Mars », à Washington, sont les suivants :

« Nous sommes en bonne voie pour pouvoir envoyer des astronautes américains sur Mars dans les années 2030. […] Je crois très clairement que nous n’avons jamais été aussi proches du but dans l’histoire de la civilisation humaine. »

De mémoire de journalistes qui suivent tous les ans le sommet, on n’avait jamais vu cela, écrivent des sites américains :

« Tous les ans, M. Bolden vient au sommet et, tous les ans, les gens en reviennent agacés que la NASA n’ait pas avancé sur la question d’une mission humaine sur Mars », explique Motherboard. « Cette année n’y a pas échappé, mais M. Bolden a semblé parler un peu plus ouvertement de ce qui avait causé du retard jusque-là. »

Le patron de la NASA a ainsi expliqué qu’il y avait désormais « consensus sur [le] délai [de 2030] et cet objectif. […] Le plan est clair, abordable financièrement et durable. »

Selon le site du magazine Forbes, ces déclarations sont faites alors qu’une nouvelle étude venait d’être diffusée par l’association organisatrice du sommet, incluant des contributions de la NASA, détaillant les étapes techniques nécessaires au lancement d’un voyage vers la planète rouge. Selon M. Bolden, « quatre des six étapes cruciales » de ce processus seraient accomplies. L’une des technologies manquantes demeure, selon Motherboard, un système de propulsion électrique à énergie solaire.

La sécurité des astronautes pas encore assurée

Le site Science Times rappelle toutefois que certains obstacles sont encore loin d’être surmontés, notamment concernant la sécurité des hommes qui tenteraient la mission. « On a découvert récemment qu’une exposition de long terme à des radiations cosmique pouvait endommager le cerveau des astronautes pendant le voyage vers mars, note-t-il ainsi. Avant que toute mission soit tentée, la NASA doit encore inventer les méthodes de protection qui permettront aux astronautes de voyager dans des conditions plus sûres afin qu’ils soient en mesure d’accomplir ce qu’ils sont venus faire, d’anticiper et de s’adapter aux changements une fois qu’ils atteignent la surface de la planète pour la toute première fois. »

Tout ceci « n’esquisse donc même pas de perspectives sur comment ils arriveront sur la planète puis ni comment ils atterriront et décolleront de là-bas une fois qu’ils y seront », si leurs cerveaux sont atteints, nuance encore Science Times.

En bref, quinze à vingt années ne seront pas de trop pour continuer à paver le chemin vers la Planète rouge.


Si un astronaute en tue un autre dans l’espace, peut-il être jugé ?

planet_comicsDepuis le 13 avril et jusqu’à la fin de la semaine, le sous-comité juridique du Bureau des affaires spatiales des Nations unies (Unoosa, United Nations Office for Outer Space Affairs) est réuni à Vienne pour sa 54e session. Ce groupe d’intrépides juristes, rapporte la revue Foreign policy, a pour tâche d’étendre le droit international à mesure que les Etats et les entreprises s’aventurent plus loin de la Terre.

Ils tentent de combler les vides juridiques qui entourent, par exemple, le nettoyage des déchets qui s’accumulent autour de la planète : en 2009, 35 millions d’objets de plus de 1 mm gravitaient, à l’abandon, dans la banlieue lactée, les risques de collisions grandissant d’année en année. Ils évaluent aussi les droits et devoirs de futurs robots-mineurs en mission d’exploration : devront-ils, par exemple, servir l’intérêt général, enrichir une compagnie privée, ou les deux ?

Un vague droit de l’espace

Sur quelles bases peuvent-ils s’appuyer ? Durant les premières heures de la conquête spatiale, rappelle le magazine, l’espace est resté une pure zone de non-droit. La première tentative de régulation fut faite en 1958, dans un échange de lettres entre le président américain Dwight D. Eisenhower et le premier secrétaire du Parti communiste de l’Union soviétique Nikita Khrouchtchev. Ils échouèrent : l’URSS avait envoyé Spoutnik-1 dans l’espace l’année précédente et avait confiance en sa supériorité technologique. Elle ne voyait pas la nécessité de transiger.

En 1959, les Nations unies créaient le Comité pour l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique (Copuos, Committee on the Peaceful Uses of Outer Space), qui posa les bases d’une vaste déclaration adoptée en assemblée générale en 1963, déclinée durant la décennie en cinq traités internationaux : ils forment aujourd’hui une sorte de vague droit de l’espace.

Ces textes, largement ratifiés, préconisent l’utilisation pacifique de l’espace, de la Lune et des autres corps célestes, considérés comme un héritage commun. Ils proclament la liberté d’exploration et imposent le sauvetage d’un astronaute en difficulté, à la manière d’un marin. Les Etats sont censés assumer la responsabilité légale des objets qu’ils auront lancés, et un registre international est créé, qui recense ces objets, et dont l’Unoosa a la responsabilité. Mais les Etats-Unis comme la Russie ont leurs propres programmes de veille spatiale, qu’ils jugent stratégiques.

Depuis, rien n’est venu réguler les enjeux plus fondamentaux : armes, satellites espions, pollution de la Terre (en 1978, un satellite russe avait répandu son plutonium sur le Canada). Des Etats montrent l’exemple en se dotant de législations nationales pour réduire leur « impact environnemental » – comme la France en 2008. Mais la gouvernance internationale reste une utopie.

Ni les Américains ni les Russes, principales puissances spatiales, ne veulent négocier des contraintes à leurs activités. Les pays européens, moins ambitieux, paraissent plus ouverts. La Chine et l’Inde, puissances récentes, ont peu de chances de se révéler très coopératives.

Ce qui nous amène à l’exemple qui sert de titre à cet article. Le 4 mars, l’astronaute américain Scott Kelly et le cosmonaute russe Mikhail Kornienko sont arrivés sur la Station spatiale internationale (ISS). Ils croisent en ce moment même « au large » des côtes chiliennes, au-dessus de l’océan Pacifique. Ils vont passer ainsi un an en apesanteur : le plus long vol jamais entrepris. Ils serviront de cobayes à leurs agences respectives, pour évaluer les effets que pourraient avoir, un jour, de longs vols d’exploration spatiale confiés non à des robots, mais à des hommes.

Or, ces effets sont déjà en partie connus : ils sont puissants. Sans gravité, les deux n’auront plus à s’asseoir. Leur pelvis perdra ses bourses séreuses, qui protègent les articulations des hanches contre divers chocs liés à la gravité, mais qui deviennent obsolètes dans l’espace.

Ils urineront une part importante des réserves de sang qui sont stockées dans leurs jambes sur terre, et remontent vers le centre de leur corps dans la station spatiale. Mais surtout, des psychologues suivront avec attention l’évolution de l’humeur de MM. Kelly et Kornienko : leur réaction au stress de basse intensité permanent qu’implique un séjour dans l’espace, au confinement, au bruit presque constant…

Dans le pire des cas, on peut même imaginer que MM. Kelly et Kornienko, un jour ou l’autre, se sautent à la gorge. Si jamais la situation venait à vraiment dégénérer, et qu’un des deux hommes décède, quelles seraient les suites juridiques ?

Selon les accords régulant la vie de l’ISS, les nations membres devraient étendre leur juridiction aux modules de la station qu’ils ont financés. Ceci est vrai pour les brevets de découvertes scientifiques, et donc en théorie aussi pour le crime. Exemple : Kelly assassine Kornienko avec une binette dans le laboratoire Kibo, construit par le Japon. Kelly devrait être jugé au Japon.

Les Etats-Unis abandonneraient-ils leur astronaute aux juges japonais ? Il est permis d’en douter. Ses avocats chercheraient certainement un précédent dans les procès intentés à des soldats ou des mercenaires sous contrat avec l’armée américaine à l’étranger. Exemple : le procès emblématique de quatre ex-employés de Blackwater responsables d’un massacre à Bagdad, en 2007, a eu lieu à Washington.

Cependant, l’armée américaine bénéficiait alors d’un accord d’immunité pour ses soldats et contractants, signé avec le gouvernement irakien. Cet accord précisait que ses soldats étaient soumis au droit américain sur le sol irakien. Le refus de l’ex-premier ministre Nouri Al-Maliki de maintenir cet accord avait accéléré le départ des troupes américaines du pays en 2011. Bref… accord, il y avait. Dans l’espace : il n’y en a pas, ou peu. C’est-à-dire que le rapport de force prend encore largement le pas sur le droit.


Le trésor gaulois qui pourrait coûter cher aux apprentis Indiana Jones

La chasse au trésor en valait-elle la peine ? En octobre 2012, six archéologues amateurs ont découvert près de 2 000 pièces gauloises datant probablement du Ier siècle avant Jésus-Christ à Laignes (Côte-d’Or), près de Dijon. Ils souhaitaient garder le silence sur leur trouvaille mais ont été trahis par les réseaux sociaux. Ces fouilleurs doivent être jugés, vendredi 19 juin, devant le tribunal correctionnel de Dijon pour « vol de mobilier archéologique » et « fouilles clandestines ». Ils risquent jusqu’à 100 000 euros d’amende et sept ans d’emprisonnement.

Tout avait pourtant bien commencé pour ces Indiana Jones en herbe. Le site 20 minutes rapporte qu’en octobre 2012, cette petite bande s’est rendue, de nuit, dans un champ non loin du site du siège d’Alésia. Là où, aux alentours de l’an 52 avant notre ère, en pleine guerre des Gaules, s’est jouée une bataille décisive qui a marqué la fin de toute résistance à la domination romaine en Gaule et qui s’est conclue par la reddition de Vercingétorix, jetant ses armes au pied de César.

Plus de 2 000 ans plus tard, les huit compères armés de détecteurs de métaux – outils dont l’usage requiert une autorisation préfectorale – flairent un trésor enfoui dans ce lopin de terre bourguignon. Ils déterrent ainsi près de 2 000 pièces d’or gauloises, un butin estimé à environ 200 000 euros. Leur premier réflexe est de n’en piper mot mais l’appât du gain est trop fort. Eddy, l’un des accusés, raconte à 20 minutes le cheminement qui les a conduits à conserver ce trésor.

« Au début, on voulait les donner à un musée. Et puis un spécialiste nous en a dissuadés en nous expliquant qu’on allait avoir des problèmes. Alors quand on nous a proposé 15 000 euros, on n’a pas trop réfléchi… Ça faisait quand même près d’un an de salaire ! (…) On a l’impression d’avoir braqué le Louvre pour voler La Joconde. »

Au final, un acquéreur de 65 ans rencontré sur Internet déboursera la coquette somme de 30 000 euros pour s’emparer de 1 500 de ces pièces. Il est également jugé vendredi 19 juin pour recel, une grande partie de ce butin ayant séjourné chez lui.

Une perte inestimable pour les archéologues

Rien ne fuite sur cette découverte jusqu’à la fin de l’année 2013, comme le rapporte Europe 1. Dans une conversation Facebook qu’il pensait secrète, un des accusés se vante de son aventure nocturne vieille d’un an. Une erreur fatale puisqu’un archéologue, Franck Faucher, repère cette discussion. « Ils pensaient sans doute que ces informations resteraient entre eux (…). A partir de captures d’écran, nous avons porté plainte auprès de la justice », explique-t-il à la radio.

L’enquête dure dix-huit mois et débouche sur l’interpellation de dix personnes, en mars 2015, dans les départements de l’Aube, du Pas-de-Calais, de la Dordogne, du Puy-de-Dôme et de la Côte-d’Or.

Pour les archéologues, la perte scientifique est inestimable : « L’archéologie est une science. Quand ils ont retiré les pièces de la terre, ces amateurs n’ont pas pris les précautions nécessaires. Nous ne saurons donc jamais exactement à quoi correspond ce trésor. On ne peut désormais qu’émettre des hypothèses », commente Franck Faucher interrogé par 20 minutes.

Le prix de la trahison

France Inter relaie pourtant une explication avancée par plusieurs archéologues. Cette monnaie aurait été émise par Jules César pour « récompenser les mercenaires gaulois qui l’ont aidé durant le siège d’Alésia ».

Un de ces hommes aurait donc pu enterrer ses deniers à l’endroit où les accusés les ont déterrés, à une journée de marche d’Alésia, dans l’espoir de les récupérer plus tard. Mais l’hypothèse ne pourra probablement jamais être vérifiée.


Une pluie de poissons s’abat sur l’Alaska

En Alaska, les poissons tombent parfois du ciel. Dans la deuxième ville de l’Etat, Fairbanks, des spécimens de lamproie arctique s’abattent sur le sol depuis plusieurs semaines… et sont encore en vie lorsque les habitants les récupèrent. Ce parasite longiligne, entre la sangsue et l’anguille, peut atteindre une quarantaine de centimètres. Surnommé « le vampire aquatique », il se nourrit du sang des autres poissons une fois devenu adulte.

Toutefois, il n’y a pas de raisons de s’inquiéter ou d’évoquer un phénomène surnaturel. La responsable d’une association de pêcheurs, Nancy Sisinyak, citée par le Washington Post, avance une explication bien plus rationnelle :

« Des mouettes ou des goélands vont chercher des lamproies dans la rivière Chena et les laissent tomber en vol. Quand les oiseaux se dessaisissent du poisson, leur bec laisse une marque en forme de V de chaque côté des ouïes. »

Lampetra Fluviatilis
Lampetra Fluviatilis

Nancy Sisinyak remarque également que ce n’est pas la première fois que des lamproies arctiques tombent ainsi du ciel. Mais il est très rare qu’il en tombe en si grande quantité. Là encore, cette amatrice de pêche a une explication : ces poissons sont de plus en plus nombreux dans la rivière en raison de leur cycle de reproduction.

Les lamproies, qui vivent dans les eaux froides de l’océan Arctique, remontent actuellement les cours d’eau pour procréer. Une femelle peut ainsi pondre jusqu’à 100 000 œufs et meurt peu après. « Beaucoup de gens pensent qu’ils sont vraiment moches, mais pas moi », assure Nancy Sisinyak.

La majorité des habitants sont habitués à voir ces poissons, même s’ils préfèrent les avoir dans leur assiette plutôt que dans leur jardin. En effet, en Alaska, ce mets représente une délicatesse culinaire. Les chefs en raffolent pour leur structure cartilagineuse sans os qui fond dans la bouche une fois cuite.


Comment réagissent les animaux de la jungle devant un miroir ?

On sait que les chiens et les chats ne se reconnaissent pas dans un miroir, mais qu’en est-il pour les animaux de la jungle ? Pour étudier leurs réactions, les photographes Xavier Hubert-Brierre et Michel Guiss Djomou ont installé des modèles – solides – de 120 cm de hauteur sur 180 cm de largeur, dans la forêt gabonaise. Des capteurs permettaient de mettre en marche une caméra vidéo dès qu’un mouvement autour du miroir était détecté. Le résultat, « La faune de Nyonié vue par des pièges photographiques », est très étonnant.

Parmi les animaux de la jungle, des grands singes, des éléphants et même des oiseaux, Science & Avenir note que « la plupart ont tenté de toucher l’individu (leur reflet) qu’ils voyaient ». Le léopard a même voulu lécher son reflet.

Certains, comme le gorille, ont vite tenté de se jeter sur leur ennemi supposé. Pour cet animal, regarder les yeux dans les yeux est considéré comme agressif. On comprend mieux pourquoi il décide d’attaquer l’effronté qui ose le fixer.

Le test du miroir a été inventé dans les années 1970 par le psychologue américain Gordon Gallup, pour déterminer la capacité à reconnaître son propre reflet dans un miroir. Les scientifiques font une tache sur le front de l’animal – une partie du corps que l’animal ne peut distinguer que dans son reflet – et le placent face à un miroir. Si l’animal touche la tache et essaie de l’enlever sur lui-même, c’est qu’il est conscient que c’est son reflet qui apparaît dans le miroir. On peut aussi faire le test avec des humains. En général, les bébés ne commencent à se reconnaître que vers 18-24 mois. Ce test est cependant contesté, puisqu’il présume que toutes les espèces réagissent de la même façon.

Quant à l’éléphant, il se montre très peu intéressé par son image, peut-être parce que, comme le rappelle Science & Avenir, il possède la capacité cognitive de se reconnaître dans un miroir. Les chimpanzés, quant à eux, ont testé plusieurs mouvements, vérifiant comment réagissait l’image. Eux aussi, comme la plupart des grands singes (orangs-outans, bonobos…) réussissent le test du miroir.


Le mystère de l’avion volant à l’envers au-dessus de Roland-Garros résolu

avion_garros1L’ombre d’un doute planait sur le court Philippe-Chatrier, lundi 1er juin. Le site du Figaro rapporte en effet une apparition surréaliste lors d’un huitième de finale de Roland-Garros opposant Serena Williams et Sloane Stephens. Juste après le gain de la première manche par la numéro un mondiale, l’ombre d’un avion se déplaçant à reculons apparaissait sur la terre battue du court central.

La scène a intrigué les téléspectateurs et enflammé les internautes. S’agissait-il d’un montage, d’un reflet, voire d’un vaisseau extra-terrestre ? L’ombre a reparu durant le match entre Gaël Monfils et Roger Federer, avant que l’on voie carrément l’avion au-dessus d’Andy Murray à l’issue de sa rencontre avec Jérémy Chardy. Un phénomène inexpliqué et des théories paranormales, il n’en fallait pas plus pour créer le buzz.

Le site américain SB Nation a résolu le mystère sans attendre, donnant une explication des plus rationnelles. Au-dessus du court est utilisée une caméra mobile surmontée d’un avion modèle réduit de la compagnie Emirates. Ce sont les allers-retours permanents de la « spidercam » durant la rencontre qui ont créé ce phénomène sur la terre battue de la porte d’Auteuil.

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Tuant ainsi tout suspense, SB Nation conclut : « Ce n’est pas un mystère. C’est juste de la pub. Rien n’est jamais amusant ou excitant. Même le monstre du Loch Ness est sûrement un coup marketing. » Décevant, non ?


A Hongkong, les détritus ont un ADN et un visage

On savait que les ordures pouvaient en dire long sur le mode de vie de chacun, mais pas jusqu’à imaginer qu’elles permettaient de reconstituer les visages et d’en placarder les images en ville. C’est l’objectif de la campagne de sensibilisation « The Face of Litter » (« le visage des détritus »), lancée fin avril auprès de la population hongkongaise, par l’agence de communication Ogilvy & Mather.

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Capture d’écran de la vidéo diffusée par Ecozine (Crédit : HONG KONG CLEANUP)

En partenariat avec le webzine écologique Ecozine et The Nature Conservancy, le gouvernement a lancé une grande opération de nettoyage Hong Kong Clean Up, afin de lutter contre les 6 millions de tonnes de déchets par an produits dans la ville – l’équivalent du poids de 350 baleines bleues, rappelle le site de l’opération.

4 000 tonnes de déchets collectés

Pendant six semaines, 4 000 tonnes de déchets ont été collectées dans les rues et envoyées à Parabon Nanolabs, une société américaine spécialisée dans l’étude de l’ADN à des fins thérapeutiques. L’analyse de ces échantillons a permis de créer une représentation visuelle des personnes ayant abandonné leurs déchets. Ces données, combinées à d’autres facteurs démographiques, ont permis de déterminer l’âge approximatif des individus. Les portraits ont ensuite été affichés en ville sur des panneaux publicitaires et diffusés sur Internet avec une vidéo avertissant la population.

« Cette campagne est unique en son genre. Elle est interactive. Elle est innovante, a déclaré Reed Collins, directeur de création chez Ogilvy & Mather. Grâce à la technologie, nous pouvons maintenant mettre un visage sur ce crime anonyme. »

Hong Kong Clean Up ne s’arrête pas là, puisqu’une nouvelle opération « Semaine zéro déchet », prévue du 7 au 14 juin, incite tous les Hongkongais − individus, communautés, entreprises − à prendre un engagement pour réduire leurs déchets.


La « vraie » tragédie sur l’île de Kos : les migrants ou les touristes britanniques ?

Passer des vacances sur une île au soleil, c’est agréable. Le faire en Grèce à Kos, devenue ces derniers mois un lieu de passage pour les migrants en route vers l’Europe, c’est plus compliqué. Il y a quelques jours, un quotidien populaire britannique a choisi de s’intéresser non pas aux migrants qui ont survécu à la fuite de leur pays, mais au sort des « pauvres » touristes britanniques, qui se plaignent de leurs « vacances gâchées ».

Le Daily Mail racontait les déboires des touristes, venus nombreux sur l’île grecque pour les vacances scolaires. La semaine dernière aussi, arrivaient sur cette même île 1 200 migrants, venus notamment d’Afghanistan et de Syrie, note le journal conservateur, qui interroge abruptement : « Combien de personnes Kos pourra-t-elle encore accueillir ? ».

Selon une infirmière de Manchester, venue avec son mari, son séjour a été transformé en « cauchemar ». Elle regrette l’ »atmosphère changée ». Comment profiter d’un dîner au restaurant alors que des demandeurs d’asile, installés par terre à l’extérieur, les regardent manger ? Habitués des lieux depuis dix ans, ils ne reviendront pas l’année prochaine si l’endroit ressemble encore à un camp de réfugiés. Comme elle, de nombreuses familles viennent profiter d’une semaine au soleil grâce à des packages bon marché.

Le quotidien décrit la situation, s’émouvant du sort des touristes « dérangés » pendant leurs vacances par ces migrants aux « enfants vêtus d’habits dégoûtants », « les hommes moustachus qui regardent la mer » et les « femmes voilées ».

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Une touriste assiste à l’arrivée de migrants pakistanais sur l’île grecque de Kos. REUTERS

Suit une série de photos aux légendes dérangeantes montrant le « paradis perdu », les plages où sèche du linge, et des vacanciers, serviette sur les épaules, passant à côté de familles installées sur des cartons sur le trottoir. Le ton se fait parfois presque menaçant, puisque « certains veulent aller jusqu’au Royaume-Uni ». L’article a beaucoup choqué et provoqué de nombreuses réactions.

Toute considération morale mise à part, depuis la publication de cet article, les demandes de réservation à Kos ont chuté de 52 % en une semaine, rapporte The Telegraph. Au même moment, les réservations pour d’autres îles grecques, comme Kefalonia ou Mykonos, augmentaient respectivement de 66 et 28 %.

Une responsable de l’organisation Human Rights Watch (HRW) a quant à elle donné sa version dans un article intitulé « La sale vérité derrière les vacances gâchées des touristes en Grèce ». Tout juste de retour de Kos, elle note qu’effectivement, certains migrants sont obligés de dormir dehors, parce que l’île ne dispose d’aucune structure d’accueil.

« Croyez-moi, ces migrants veulent quitter cette île tout autant que ces vacanciers britanniques intolérants veulent les voir partir. »

Et d’appeler l’Union européenne à soutenir la Grèce afin de l’aider à offrir abris, nourriture et soins de santé à ceux qui arrivent à la porte de l’Europe. Quant aux vacanciers, ils sont priés « de mettre un peu en perspective leur situation, et pourquoi pas faire preuve de compassion ».

The Independent a lui aussi réagi, en publiant une série de photos sur « La vraie tragédie de Kos ». On y voit notamment une petite fille qui semble âgée d’une dizaine d’années débarquant d’un canot pneumatique, bouleversée. « Cette petite fille n’est pas venue sur l’île de Kos pour des vacances au soleil », indique le quotidien britannique, qui précise que comme elle, des milliers de personnes, parfois accompagnées de bébés ou jeunes enfants, ont risqué leurs vies pour échapper à des guerres et à la pauvreté dans leurs pays d’origine.

Dans une chronique du Guardian, on conseille donc « à tout migrant qui aurait en tête de débarquer aussi sur l’île de Kos de prévoir de s’habiller de façon un peu plus chic pour l’arrivée, ou au moins, de façon plus proche du dress-code des touristes britanniques, un short, des baskets, un ventre un peu rouge pour les hommes… »

« Il est par ailleurs déconseillé de montrer qu’on a réussi. Une femme a été critiquée pour avoir pris un selfie à son arrivée. Elle ne semblait pas assez misérable. Pourquoi une femme fuirait face à la perspective d’être réduite à l’esclavage si elle est assez riche pour posséder un smartphone ? »

Certaines réactions d’internautes sont toutefois légèrement plus modérées. Un participant au forum de Tripadvisor admet par exemple avoir choisi une autre île que Kos, comme le rapporte The Telegraph, et ce pour des raisons égoïstes, malgré la compassion qu’il éprouve pour les demandeurs d’asile, après avoir rêvé tout l’hiver de vacances insouciantes…


Cherche « femme mystère » ayant jeté une antiquité Apple, 100 000 dollars à la clé…

Recycler peut coûter cher. Pourtant, ça partait d’une bonne intention. Une femme âgée d’une soixantaine d’années a déposé plusieurs boîtes de vieilleries informatiques au CleanBay Area, un centre de recyclage basé à Milpitas, en Californie (Etats-Unis). Elle voulait débarrasser son garage, quelques mois après la mort de son mari.

Plusieurs semaines plus tard, les employés ont découvert l’équivalent du Saint Graal des temps modernes, caché sous des câbles et des vieux claviers. « On n’en croyait pas nos yeux. On a d’abord cru que c’était une imitation », raconte Victor Gichun, le vice-président de l’entreprise, interrogé par la chaîne NBC.

La dame leur avait déposé le premier ordinateur Apple, créé par Steve Jobs, Steve Wozniak et Ron Wayne en 1976 et produit à quelque 200 exemplaires, note le San Jose Mercury News. C’est tout simplement le premier ordinateur personnel préassemblé jamais vendu dans l’histoire, rappelle Tech Times.

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Apple-1 au musée Smithsonian

Bref, un objet devenu rarissime que les collectionneurs achètent à prix d’or. CleanBay Area l’a depuis revendu pour 200 000 dollars à un collectionneur privé. Cet ordinateur a même atteint des prix bien supérieurs lors de ventes aux enchères ces dernières années. En octobre, un exemplaire est parti pour la somme record de 905 000 dollars lors d’une vente organisée à New York.

La bonne nouvelle dans toute cette histoire est que le centre de recyclage ne va pas déroger à sa règle. Il rembourse 50 % du prix de vente des objets cédés gratuitement. « Nous la cherchons pour lui donner 100 000 dollars », indique M. Gichun. C’est pourquoi un avis de recherche a été lancé pour retrouver la « femme mystère », qui n’avait pas voulu laisser ses coordonnées.

Il ne reste donc plus à la « femme mystère » qu’à tomber sur l’avis en question et passer au centre pour réclamer son dû. « Je me rappelle d’elle. Il me suffira de la voir pour la reconnaître », affirme M. Gichun. C’était un vendredi début avril, elle était à bord d’un 4×4…


A Madrid, le Prado s’offre aux aveugles

Toucher du doigt son rêve, celui d’admirer, comme les voyants, les chefs-d’œuvre de la peinture. Voir avec ses mains en somme. Jusqu’au 28 juin, le musée du Prado à Madrid propose l’exposition « Toucher le Prado », qui permet aux aveugles et aux malvoyants de découvrir six toiles de maîtres dans des conditions inédites.

Npr s’est offert une visite de l’exposition où La Forge de Vulcain de Velázquez côtoie Le Parasol de Goya, ou encore une Joconde peinte par les disciples de Leonard de Vinci. Les légendes sont inscrites en braille et des audioguides sont mis à disposition du public. Un public qui est loin de n’être composé que d’aveugles ou de malvoyants. Des lunettes opaques sont fournies aux visiteurs voyants afin de leur permettre de vivre l’exposition comme les autres.

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Un aveugle touche une reproduction de « La Joconde » par l’atelier de Leonard de Vinci.

Le principe est simple : le musée madrilène a réalisé des reproductions en 3D de six toiles exposées dans ses galeries à l’aide de la technique Didú, développée par l’agence Estudios Durero.

Résultat, les visiteurs peuvent passer leurs mains sur les reproductions sans crainte de se faire taper sur les doigts. Une photographie en haute définition, de l’encre spéciale et une cinquantaine d’heures de travail sont nécessaires pour donner textures et volumes aux œuvres d’art. La technique, décrite sur le site du Musée des beaux-arts de Bilbao, permet de faire vivre la toile sous les mains des aveugles et des malvoyants.

Rencontrée par Npr, une femme de 53 ans, devenue aveugle en 2001 à la suite d’une dégénérescence rétinienne, s’extasie devant La Forge de Vulcain de Velázquez. « Fantastique ! », s’écrie-t-elle en redécouvrant l’œuvre au toucher. Habituée du Prado avant de perdre la vue, elle confie avoir perdu l’habitude de fréquenter les musées. « Depuis que je suis aveugle, je ne suis allée au musée que deux fois. Je peux écouter l’audioguide, mais je dois imaginer – me rappeler – à quoi les peintures ressemblent. » Même enthousiasme du côté des visiteurs voyants, qui se réjouissent de pouvoir toucher les œuvres et de pouvoir se représenter des visages comme s’ils étaient réels.

« Toucher le Prado » n’est pas la première exposition à destination des aveugles. En 1982, le Palais de Tokyo à Paris proposait à des jeunes de toucher des reproductions de sculptures pour en apprécier les contours.

En 2012, Adélio Sarro, un artiste brésilien, a exposé ses œuvres conçues spécialement pour les aveugles et les malvoyants. Mais « Toucher le Prado » permet de sentir sous ses doigts des toiles intouchables, les chefs-d’œuvre que l’on n’admire que de loin ou que l’on ne peut toucher que du regard. Et profite à tous, puisque les peintures sont reproduites en couleurs. Un moyen par ailleurs de permettre à ceux qui ne distinguent pas toutes les couleurs de compléter leur étude du tableau à l’aide des textures et des volumes. Histoire de connaître les classiques de la peinture sur le bout des doigts.


Pourquoi entend-on des sons dans le silence ?

oreillesLe silence total, ça n’existe pas sur Terre. Et le silence relatif – disons, le calme –, cela se trouve dans des lieux de plus en plus rares, rappelait récemment sur France Inter le bioacousticien Thierry Aubin, du CNRS. Cependant, chacun a pu en faire l’expérience : dans un lieu à peu près silencieux, on devine un pas, un grincement de porte, on le visualise. Mais on peine à faire la part de ces sons ténus : les a-t-on entendus, a-t-on extrapolé, les a-t-on inventés ?

Le neurologue Oliver Sacks rappelle dans Musicophilia que nombre d’hallucinations auditives sont liées à des pertes de l’audition. Mardi 19 mai, le magazine Wired pose cette question à partir d’un exemple radical : la chambre anéchoïque. Il s’agit d’une pièce à l’insonorisation très poussée, isolée des bruits extérieurs et dont les parois couvertes de blocs de mousse aux angles brisés empêchent les sons produits par d’éventuels occupants de rebondir. Il en existe une à l’Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam), à Paris. La NASA, de son côté, mène des expérimentations dans une chambre anéchoïque de Minneapolis. Son concepteur, Steven Orfield, met au défi de tenir plus de 45 minutes à l’intérieur. Titre poétique d’une interview qu’il a accordée à Paris Match : « le supplice de la chambre sourde ».

Que se passe-t-il dans une telle chambre ? Après un certain temps, on peut y entendre son propre corps. Une activation soudaine des nerfs auditifs peut causer un sifflement aigu. On peut percevoir le sang qui bat dans ses vaisseaux et monte à la tête, l’air qui passe dans ses poumons, le battement de son cœur et le gargouillement du système digestif, le bruit de ses articulations en mouvement. Entre 5 et 15 % de la population vit avec un acouphène permanent – un son perçu de manière subjective –, et entendra évidemment cela.

Il y a plus de connexions du cerveau vers l’oreille

Enfin, il y a les « bruits » produits par le cerveau, seul ou à partir de ces stimuli divers, qui se projettent sur l’oreille et paraissent bien réels. En 2008, le journaliste radio Jad Abumrad s’était assis pendant une heure dans une chambre anéchoïque plongée dans l’obscurité totale (mieux vaut s’asseoir en un tel lieu, selon Steven Orfield, car dans l’obscurité, sans aucun son, l’être humain perd l’équilibre et devient complètement désorienté). Au laboratoire Bell, dans le New Jersey, au bout de cinq minutes, Jad Abumrad croyait entendre une nuée d’abeilles.

Puis il lui semblait percevoir divers bruits ténus, par l’une ou les deux oreilles : le sifflement du vent dans des arbres, la sirène d’une ambulance. Ces sons apparaissaient puis disparaissaient. Au bout de 45 minutes, il distinguait les paroles d’une chanson, comme si elle était jouée sur la sono d’une maison voisine. Il s’agissait d' »Everywhere », du groupe Fleetwood Mac.

Pourquoi ? « Pendant longtemps, on a considéré que le son entrait simplement dans l’oreille pour monter vers le cerveau, dit à Wired Trevor Cox, professeur d’ingénierie acoustique à l’université de Salford. Et bien il y a en réalité plus de connexions qui se produisent du cerveau vers l’oreille que l’inverse. »

De telles impulsions permettent au cerveau de moduler l’audition pour s’adapter à son environnement. Mais c’est également cette relation qui provoque les hallucinations auditives.

Des voix dans la tête

Par exemple, si l’on écrit ici « la musique de Star Wars » ou « la cinquième symphonie de Beethoven », ne commencez-vous pas à les entendre ? Et ces ritournelles qui se logent dans votre tête, que les anglophones nomment « vers de cerveau » (« brainworm ») ne sont au fond pas bien loin de l’hallucination sonore pleine et entière.

Ces hallucinations ont été très tôt étudiées par la psychiatrie. Les deux médecins à l’origine, il y a un siècle, du concept de schizophrénie, Emil Kraepelin et Eugen Bleuler, distinguaient déjà, parmi les hallucinations verbales (les « voix » que plus de deux schizophrènes sur trois entendent) deux grandes classes, selon qu’elles étaient perçues comme s’adressant au schizophrène directement « dans sa tête », ou perçues comme un discours extérieur.

Selon une étude française parue en 2008, la localisation spatiale de ces voix pourrait s’expliquer par de subtiles différences dans l’anatomie du cerveau. Il s’agirait d’un décalage de la jonction entre deux sillons du cortex cérébral : le sillon temporal supérieur et le sillon angulaire, qui se forment au cours de la vie fœtale, notamment au troisième trimestre de la grossesse. Ce décalage pourrait découler de dérives lors de la mise en place de l’organisation fonctionnelle du cerveau.


Un enfant passé en contrebande en Espagne, dans une valise

C’est au scanner qu’il a été découvert. Abou, 8 ans, était caché dans une valise. Du Maroc, il devait passer à l’enclave espagnole de Ceuta, pour y retrouver son père. Le quotidien espagnol El Pais raconte que quand les membres de la garde civile ont ouvert le bagage, l’enfant en a émergé, effrayé, et a dit en français « Je m’appelle Abou. » Il est originaire de Côte d’Ivoire.

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Photo fournie par la garde civile montrant l’image au rayon x avec un enfant de 8 ans caché dans une valise à roulettes

La valise était transportée par une Marocaine de 19 ans. Hésitante au moment de passer la frontière jeudi, elle a été contrôlée, et sa valise rose à roulettes passée aux rayons X. Les douaniers pensaient y trouver de la drogue ou des marchandises de contrebande.

« En passant la valise au scanner, l’opérateur a observé quelque chose d’étrange, ce qui paraissait être une personne à l’intérieur, a expliqué un porte-parole de la garde civile. Lorsqu’il l’a ouverte, il a trouvé un enfant dans un état lamentable. »

Selon El Pais, le père, ainsi que la jeune porteuse de valise, ont été arrêtés et « mis à disposition de la justice ». Une juge d’instruction de Ceuta les accuse de « délit contre les droits des citoyens étrangers », avec la circonstance aggravante de mise en danger de la vie d’un mineur. Le père, qui habite dans les îles espagnoles des Canaries, avait déjà demandé le regroupement familial, sans succès. Il a assuré à la juge ne pas être au courant de la méthode qui avait été employée pour faire passer son fils. Selon la police, la jeune femme n’avait aucun lien avec l’enfant et aurait été payée par le père pour le faire passer en Espagne.

Moins de deux heures après la découverte de l’enfant, son père a voulu passer aussi la frontière, pensant le retrouver. Les policiers l’ont alors arrêté et lui ont montré une photo du garçonnet sortant de la valise. L’homme, qui vit à Las Palmas, a alors reconnu être le père de l’enfant. « Je voulais juste l’emmener avec moi aux Canaries », a-t-il dit, avant d’être arrêté. L’enfant a été remis aux services de protection infantile de Ceuta.


Il n’y a pas de mot pour ça, sauf en suédois

Saviez-vous que les Japonais ont un mot pour exprimer la façon dont le soleil passe à travers les feuilles des arbres ? Que pisan zapra désigne le temps nécessaire pour manger une banane en malais ?

L’illustratrice Ella Frances Sanders a recensé quelques-uns de ces mots impossibles à traduire autrement que par une périphrase dans un livre intitulé Lost in Translation. Quartz publie certains de ses dessins et nous permet d’apprécier les langues à leur juste valeur. Tout comme le travail de traducteur.

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Tretår signifie ainsi la deuxième fois que les Suédois, qui comptent parmi les premiers consommateurs de café au monde, se font servir un café. Le finnois peut quant à lui désigner la distance qu’un renne est capable de traverser avant de devoir se reposer : poronkusena.

Drachenfutter [littéralement « fourrage pour dragon »] est le cadeau offert par un germanophone pour se faire pardonner un mauvais comportement. Et en japonais, tsundoku désigne le fait de ne pas lire un livre après l’avoir acheté, en le laissant par exemple sur une pile parmi d’autres non lus.


Les toilettes des femmes ont bien un secret

Les choses prennent tout leur sens lorsqu’on les regarde dans le bon. Lors d’une conférence sur les femmes dans la high-tech, qui s’est tenue fin mars à Phoenix (Arizona), c’est le logo des toilettes pour femmes qui a pris une tout autre signification.

Tania Katan, qui travaille pour le principal sponsor de la conférence, Axosoft, décrit sur le site Readwrite cette femme en robe si familière :

« Nous l’avons tous vue. Elle est depuis longtemps dans cette robe raide en forme de triangle, à l’air inconfortable. Et si elle est le symbole censé représenter les femmes, alors pas étonnant que nous nous sentions prises au piège. »

Dans une vidéo pour le Phoenix Business Journal, elle explique que, finalement, c’est nous qui regardons cette femme dans le mauvais sens. Alors elle l’a retournée en quelques traits : « Nous lançons une campagne qui vous montre vraiment ce qu’il y a de l’autre côté. » A savoir une super-héroïne.

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Et la campagne est rapidement devenue virale aux Etats-Unis, relayée notamment par Buzzfeed et le Huffington Post.

Un site a même été lancé, destiné à devenir dans les semaines à venir un forum pour que femmes et hommes puissent partager histoires, images et vidéos sur « ce que cela signifie pour eux de changer de perception », précise Tania Katan sur Readwrite. Parce que la robe n’a peut-être jamais été ni noir et bleu ni blanc et or. Et qu’il ne s’agit finalement même pas d’une robe.

«Dans les sciences, la technologie, les arts, les mathématiques, la politique, les lieux de culte, dans la rue et dans nos maisons, des femmes pertinentes sont souvent négligées, rejetées ou même pas invitées. (…) “It was never a dress” favorisera les conversations, les voix et les images du monde entier pour honorer toutes les femmes. Lorsque nous regardons les femmes différemment… nous voyons le monde différemment !»

(Extrait du site Itwasneveradress.com)


Baltimore 1968-2015 : la couverture choc de « Time »

Le magazine Time a choisi de traiter en “une” les violentes émeutes de Baltimore, qui ont agité la ville du Maryland lundi 27 et mardi 28 avril. Sur la couverture de son dernier numéro s’étale une photographie en noir et blanc. Au premier plan, un homme afro-américain fuit, le visage en partie caché par un foulard, sa casquette blanche rabattue en arrière. Derrière lui, un groupe de policiers casqués et armés semble s’élancer à sa poursuite. Le titre “America, 1968” est barré d’un trait de feutre rouge pour devenir “America, 2015” et sous-titré : “Ce qui a changé, ce qui n’a pas changé”.

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Une fois encore, le célèbre titre se distingue avec cette couverture visuellement très forte. En faisant un parallèle avec les émeutes qui éclatèrent en 1968 à Baltimore après la mort de Martin Luther King, le magazine y va fort. Le choix d’une photographie en noir et blanc n’est évidemment pas un hasard, il renforce la possible confusion entre les deux époques. Mais, malgré les apparences, celle-ci date bien de 2015. Elle a été prise par un habitant de Baltimore de 26 ans, Devin Allen. Les clichés de ce photographe amateur, qui aspire à vivre de sa passion, sont devenus viraux en quelques jours. “Quand j’ai vu ce qui était arrivé à Freddie Gray [le jeune Afro-Américain, habitant de Baltimore, dont la mort suspecte après son interpellation a été le déclencheur des émeutes], je savais qu’il fallait que je couvre ça”, raconte Devin Allen au magazine Time. Il immortalise donc les premières manifestations pacifiques du week-end et publie ses images sur son compte Instagram. Quand les rassemblements dégénèrent, il est toujours là. Le jeune homme définit ainsi sa démarche :

“Bien sûr, sachant que je suis moi-même un homme noir, je comprends toute cette frustration, mais en même temps, je suis un photographe. Je ne vais pas mentir avec mes photos. Je veux raconter exactement ce qu’il se passe. C’est mon objectif.”


Un artiste vous donne son visage pour échapper à la surveillance généralisée

maskLeonardo Selvaggio habite Chicago, une ville dans laquelle 25 000 caméras de surveillance enregistrent les faits et gestes des habitants. Dans une époque où ce genre de pratiques est non seulement répandu mais de plus en plus acceptée, le jeune artiste et le collectif URME – un acronyme qui se prononce « you are me » (« je suis toi ») – ont voulu les court-circuiter en proposant des « dispositifs antisurveillance faits pour le public ».

La plus simple de ces techniques, celle qui a peut-être le plus de chance de marcher, est simplement de porter le visage de Leo Selvaggio. Pour passer inaperçu dans les rues trop surveillées, URME propose des masques à base de résine pigmentée fabriqués à partir d’un scan du visage du jeune homme. C’est assez réaliste pour qu’on ne le repère pas, sauf si l’on s’approche d’un peu trop près. « L’idée, peut-on lire sur le site, c’est, plutôt que de se cacher des caméras, de leur donner un autre visage que le vôtre sans attirer trop d’attention sur vous. »

Et à ceux pour qui cette pratique serait à priori suspecte, ceux qui répètent que la surveillance ne les dérange pas car ils « n’ont rien à cacher », le collectif répond : « Nous pensons que vous avez le droit de ne pas être filmé si vous avez seulement envie de marcher dehors, et vous n’avez pas non plus à vous cacher. »

Si vous n’avez pas les 200 dollars que coûte le masque en résine, vous pouvez vous procurer gratuitement la version en papier (mais elle sera moins efficace). Le collectif tient à préciser que l’argent récolté ne servira qu’à « soutenir notre capacité à fournir nos services » et qu’aucun profit ne sera réalisé.

Précisons que le port de ce masque d’Anonymous d’un genre nouveau serait illégal en France, où il est interdit, depuis 2010, de « porter une tenue destinée à dissimuler son visage » dans l’espace public sous peine d’une amende de 150 euros. Le même acte pendant une manifestation est passible d’une amende de 1 500 euros. Les seules exceptions sont les « manifestations conformes aux usages locaux ou lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime ». Comme à la Biennale du design de Saint-Etienne, où son installation a posé la question de la place de l’individu et de la vie privée dans un monde où tout ou presque est enregistré par la NSA et où un projet de loi censé lutter contre le terrorisme instaure « la surveillance généralisée ».


Une femme de 32 ans se réveille en ayant l’impression d’en avoir 15

Se réveiller avec dix-sept ans de moins, l’idée peut faire rêver, mais pour la Britannique Naomi Jacobs, 32 ans, ce fut une amère expérience, qu’elle relate dans un livre Forgotten Girl à paraître en Grande-Bretagne le 23 avril.

Lorsqu’elle se réveille ce jour de 2008, elle ne reconnaît ni sa chambre ni son lit, sa voix même lui paraît étrange. Ce dont elle se souvient, c’est de s’être endormie en pensant tendrement à un garçon du lycée qui la fait craquer… Elle a la peur de sa vie en découvrant son visage dans le miroir de la salle de bain, un visage de femme.

Et quelle ne fut pas son émotion de voir un jeune garçon de 11 ans dans son salon l’appeler « Mummy ». « J’étais choquée, raconte-t-elle dans une interview à la BBC. J’étais heureuse d’avoir donné la vie mais je n’en avais aucun souvenir. Et en même temps, j’étais terrorisée d’avoir la responsabilité d’un enfant. Ce n’était pas réel tout ce qui m’arrivait. »

Cauchemar ou incroyable opportunité ?

En réalité, Naomi Jacobs était atteinte d’une forme d’amnésie partielle extrêmement rare causée par un stress important : dans son cas, une rupture et une grosse pression professionnelle. Tout n’est pas effacé de sa mémoire : elle est convaincue de vivre en 1992, que John Major est premier ministre, que son portable Nokia est au top de la technologie et se souvient en même temps de tous ces numéros de téléphone, d’événements de sa vie très marquants émotionnellement comme des décès. Il lui faudra quelque huit semaines pour reprendre pied dans la réalité sans autre aide que le soutien de ses proches.

Cauchemar ou incroyable opportunité de revivre ses 15 ans ? Quel bilan tire-t-elle de cette expérience exceptionnelle ? « Je me sens très chanceuse : regarder ma vie avec les yeux d’une jeune fille m’a offert de nouvelles perspectives, m’a permis de changer et d’améliorer ma vie. »


Serez-vous le champion des recherches Google ?

Il y a eu les Incollables, les blagues Malabar et les devinettes Apéricube. Il y aura désormais Googlinette, la boîte à devinettes Google. Rassurez-vous, il n’y est pas question de culture générale liée au moteur de recherche mais plutôt de ce que les gens font avec Google.

Le jeu est simple : Googlinette vous propose un début de requête que vous êtes invité à compléter sur le modèle des suggestions automatiques réalisées par le moteur de recherche. Chaque bonne réponse donne des points, plus la recherche est fréquemment soumise à Google, plus elle rapporte de points.

Prenons l’exemple proposé par Googlinette (qui assure ne pas être une propriété de la firme) : à un début de phrase « Pourquoi Google est.. » on pourra répondre « le meilleur moteur de recherche » mais « nul » rapportera le plus de points.

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Le but : deviner les requêtes les plus récurrentes (et parfois farfelues) tapées dans le moteur de recherche. Dans le fond, le jeu n’est ni plus ni moins qu’une énième manière de s’émerveiller de l’improbabilité des recherches que des gens (soi-disant) comme vous et moi font sur Google. [Entre nous, pourquoi diable des gens veulent-ils savoir comment accoupler (spoiler) des montures Dofus ? (on est sympa, on vous dit pas combien elles rapportent de points)].

On se félicitera toutefois de gagner le pactole de points en découvrant (du premier coup !) quelle est la recherche commençant par « il est beau » la plus souvent soumise à Google [merci Richard Cocciante]. Et on vivra un grand moment de perplexité en s’apercevant que l’on ne connaît pas plus d’une Margaret célèbre…


Gary Dahl, l’inventeur du caillou domestique, est mort

Elle n’avait rien d’une pierre précieuse et pourtant l’invention de Gary Dahl l’a rendu richissime. L’entrepreneur, inventeur de la « Pet Rock », est mort le 23 mars dernier à l’âge de 78 ans.

Lassé d’entendre ses amis se plaindre de leurs animaux de compagnie, ce directeur de publicité avait eu l’idée de remplacer les bêtes par un simple bout de roche. Pour 3,95 dollars, le Pet Rock réglait les problèmes du coût de la nourriture, des promenades, du nettoyage…

« S’il semble excité, placez-le sur de vieux journaux »

Le directeur de publicité ne pouvait imaginer en 1975 que sa blague connaîtrait un tel succès. Après avoir recruté collègues et investisseurs, il a acheté une grosse quantité de ces pierres lisses, ovales et grises, importées de la plage de Rosarito au Mexique, révèle le New York Times.

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La bonne idée résidait dans l’emballage : cette pierre en forme d’œuf était vendue dans une petite boîte trouée, similaire à une cage pour animaux, accompagnée d’un manuel avec toutes les instructions pour élever et prendre soin de l’« animal ». « Si, lorsque vous sortez le rocher de sa boîte, il semble être excité, placez-le sur quelques vieux journaux », pouvait-on par exemple lire.

Le succès commercial des Pet Rock a rendu Gary Dahl millionnaire en moins d’un an. Le phénomène a perduré puisque l’expression « pet rock » est restée dans le langage aux Etats-Unis. Le terme indique, selon qu’il est employé avec mépris ou admiration, un phénomène inutile ou un succès fulgurant.


Les signes astrologiques sont faux

astrology_signs_zodiacLe signe astrologique qui vous a été assigné à votre naissance a de grandes chances d’être faux. Si vous pensiez être Balance, né en octobre : vous êtes Vierge. Verseau né fin janvier : Capricorne. Vous l’ignoriez peut-être, mais c’est un fait scientifique bien connu. Une émission de vulgarisation scientifique de la BBC a obtenu une large audience en l’expliquant, à l’occasion de l’éclipse de la semaine dernière, et en construisant un petit outil d’évaluation de votre signe véritable.

Comprenons : un signe astrologique désigne la constellation qui se situait derrière le soleil le jour de votre naissance. Ce système associant des traits individuels de caractère à telle disposition du ciel est né dans la Grèce antique. Il fait courir les astrologues derrière la rotation des constellations, qui apparaissent l’une après l’autre chaque mois derrière le Soleil, dans le cercle du zodiaque, un mot dérivé du grec qui désigne la figurine animale associée à la constellation.

Or, les dates assignées aux signes du zodiaque n’ont pas varié depuis la Grèce antique. Mais le passage réel des constellations, lui, oui, rappelle à la BBC l’astronome Radmilla Topalovic, de l’Observatoire de Greenwich.

Sous l’effet de l’attraction de la Lune et du Soleil, la Terre oscille durant sa rotation. Un peu comme une toupie, son axe se déplace légèrement. Ces oscillations, dites « précession des équinoxes » sont lentes : un cycle dure vingt-six mille ans. Depuis l’antiquité, ce phénomène a provoqué un décalage d’un mois environ entre le signe théorique et sa réalité dans les astres.

astrology_signs_taurusPar ailleurs, surprise : il existe un 13e signe du zodiaque. Ophiuchus, le porteur de serpent, ou serpentaire. Cette constellation a été délibérément évacuée du zodiaque originel. Le soleil passe pourtant à l’évidence devant lui après être passé devant le Scorpion et avant d’atteindre le Sagittaire. Cette omission peut provenir de la difficulté à diviser les 360 degrés du ciel en treize parts égales plutôt qu’en douze de 30 degrés. Cela dit, une telle division est déjà irréaliste, puisque le Soleil ne reste pas un temps égal devant chaque constellations (douze jours pour le Scorpion, 19 pour Serpentaire).


Les personnages féminins de Disney ont toujours le même visage

Devant un nouveau dessin animé de Disney ou de Pixar (filiale de Walt Disney Pictures depuis 2006), le spectateur est souvent saisi par un réconfortant sentiment de déjà-vu. Serait-ce à cause du schéma narratif récurrent ? Des chansons omniprésentes ? De l’éternelle et rassurante happy end ? Cette drôle d’impression est peut-être tout simplement à aller chercher dans le visage des héroïnes.

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Une blogueuse a mis en évidence sur son site Every-Flavored-Bean que la plupart des héroïnes des deux grands studios d’animation avaient la même physiologie : un visage rond, un petit nez et de grands yeux émerveillés (c’est sans doute plus pratique pour y voir battre de longs cils). Que cela soit la blonde Elsa, dans La Reine des neiges, la rousse Mérida, dans Rebelle, ou Hélène (alias Elasticgirl), dans Les Indestructibles, toutes ont les mêmes traits principaux. Ce qui est loin d’être le cas des personnages masculins.

Gros ou petits nez, visages anguleux ou remplis : toute la gamme des traits de visage est explorée pour dessiner Alfredo Linguini, le commis de Ratatouille, le petit Carl Fredricksen, dans Là-haut, ou Kristoff, dans Frozen.

Cette différence de traitement agace la blogueuse, qui conclut ainsi son post : « Pourquoi toutes les femmes que vous avez créées ces dix dernières années ont-elles exactement la même forme de visage ? Arrêtez de croire que toutes les femmes ont des têtes de bébé et un petit nez tout mignon. Vous ne vous en sortirez pas toujours aussi facilement. »

« Un art complexe »

Un coup de gueule qui résonne particulièrement, quand on se rappelle que le chef de l’animation sur le dessin animé Frozen se plaignait de la complexité de dessiner des personnages féminins, en raison de leur émotivité, et donc de tout l’éventail d’expressions à rendre, et de leur beauté, à conserver malgré tout. « Avoir un film avec deux héroïnes était vraiment difficile, en particulier quand elles étaient toutes les deux dans une même scène, pour les dessiner différemment, même si elles avaient une expression similaire », racontait Lino DiSalvo.

Un porte-parole de Disney a répondu à la polémique naissante sur Internet en affirmant que « l’animation est une forme d’art complexe » et que les propos du dessinateur avaient été pris hors de leur contexte.

Reste que la standardisation des visages féminins ne date pas d’hier. Depuis la fondation de Disney, les personnages féminins ont des traits très similaires. Un exemple avec ce triptyque de Belle, Cendrillon et Arielle, la petite sirène.

Mais rien ne sert de stigmatiser Disney. Le mythique Hayao Miyazaki prête également le même visage à la plupart de ses héroïnes, sur le modèle du dessin manga, où grands yeux, petit nez et petite bouche sont la règle.

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Alors, une question : pourquoi ? Peut-être est-il plus simple d’avoir un modèle de référence et de l’adapter, avec des coiffures et des accessoires différents selon les dessins animés ? Mais comment expliquer alors que le traitement des héros masculins ne soit pas le même ? La question reste ouverte.


Le prix de cette toile augmente dès qu’on la regarde

« Le temps, c’est de l’argent ». Avec l’œuvre créé par Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, le proverbe se vérifie. Ces artistes suisse et français ont eu l’idée d’estimer la valeur d’un tableau en fonction du nombre de visiteurs étant passés devant. Rue89 décrit cette installation, qui « interroge ironiquement [sur] la valeur dans une économie de l’attention », comme un tableau – une peinture marine achetée lors d’une vente aux enchères – équipé d’un capteur de mouvement et d’une imprimante thermique.

"La Valeur de l'art (Unruhige See)"
« La Valeur de l’art (Unruhige See) »

Lorsqu’un curieux s’approche de l’œuvre, sobrement nommée « La valeur de l’art », l’imprimante inscrit un nouveau montant sur le ticket de caisse. La prix de l’œuvre est calculé en additionnant la valeur initiale de la toile, le coût des matériaux et le temps utilisé à la construire.

La journaliste de Rue89 explique le procédé : « Quand l’installation est mise en route, l’imprimante crachote ce montant initial. Celui-ci va ensuite monter, comme le cours d’une action, dès que quelqu’un s’arrêtera devant la toile pour la regarder. »

Le capteur calcule en fait le temps exact que les spectateurs passent devant une peinture et les différents montants sont imprimés sur le papier par l’imprimante. A la fin de l’exposition, qui se déroule à la Maison populaire de Montreuil jusqu’au 4 avril 2015, l’œuvre sera vendue au dernier montant imprimé.


Cent dix ans après la « brave » Bécassine, les héroïnes de BD à l’honneur

Pour les trentenaires nostalgiques, Bécassine, c’est « ma cousine », selon le refrain entêtant de Chantal Goya. On en oublierait presque que c’est avant tout la première héroïne de bande-dessinée, née il y a cent dix ans dans les pages de la revue pour enfants La Semaine de Suzette. Depuis le 2 février 1905, la représentation de la femme dans la BD a toutefois bien évolué, lui laissant peu à peu une place plus importante et plus positive.

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L’histoire de Bécassine, c’est d’abord celle d’une page restée blanche la veille du bouclage de La Semaine de Suzette. La rédactrice en chef Jacqueline Rivière invente alors dans l’urgence une historiette inspirée des bêtises de sa propre bonne d’origine bretonne. Elle demande à un artiste peintre collaborant à la revue, Emile-Joseph Porphyre Pinchon, de mettre le scénario de L’Erreur de Bécassine en dessins. L’illustrateur s’enthousiasme, les lectrices aussi, et les aventures de la petite Bretonne sont reprises en 1913 par l’éditeur Maurice Languereau, qui signe à l’époque de l’anagramme de son prénom : Caumery. Bécassine était née.

Si d’aucuns sont tentés de voir en la Bretonne sans bouche une des premières figures de la femme moderne partie vivre seule à la capitale, elle n’en reste pas moins une héroïne à la dimension politique et religieuse. En effet, ce n’est pas un hasard si la jeune fille est née en 1905, en pleine séparation de l’Eglise et de l’Etat. Comme le rappelle l’Observatoire des religions et de la laïcité, la maison d’édition Gautier-Languereau, qui publiait La Semaine de Suzette, était une structure qui voulait diffuser la morale et les valeurs catholiques. Et elle a aidé l’Eglise, dont l’enseignement moral n’avait plus sa place à l’école républicaine, à développer sa propagande en empruntant d’autres moyens, plus modernes et connaissant un boom économique à l’époque : les revues dessinées.

De la boniche à la superhéroïne

Bécassine, c’est alors la figure de la soumission. C’est la domestique idéale qui porte les valeurs de l’Ancien Régime et reste fidèle à sa maîtresse, Mme de Grand Air. Elle est la plupart du temps dessinée penchée, et surtout sans bouche. Un détail qui irrite à l’époque les nationalistes bretons, qui y voient le symbole de la domination parisienne et de sa volonté de museler les régions. Le désamour de l’Ouest pour la « brave » boniche durera des décennies, comme le note le site de France 3 Bretagne. Le 18 juin 1939, un groupe de Bretons vient en effet détruire la statue en cire à l’effigie de l’héroïne de BD installée au Musée Grévin, à Paris. Le tournage de l’adaptation cinématographique de la BD à Lannion est également perturbé, et l’actrice principale menacée tandis que le film est retiré des salles à sa sortie en 1940. En 2005, enfin, les nationalistes appellent au boycottage pour son centième anniversaire.

Depuis, la figure féminine a gravi les échelons dans la bande dessinée. Dans Madame Figaro, Christophe Quillien, auteur du livre Elles, grandes aventurières et femmes fatales de la bande dessinée, raconte que, s’il y a toujours eu des femmes dans cet art littéraire, elles n’ont pas toujours eu le beau rôle. Sans surprise, elles ont longtemps été cantonnées « aux personnages de la mère de famille ou de la bonne copine du héros », explique-t-il. c’est dans les années 1960 qu’apparaissent les premières héroïnes, comme Barbarella, « une femme libre, autonome, indépendante, en rupture avec l’époque ». La BD, publiée en 1964, est malheureusement interdite d’affiche en 1965. Dans les années 1970, la libération des mœurs fait verser les auteurs dans l’excès inverse, et affiche surtout des femmes dénudées – on peut penser aux héroïnes déculottées et perverses de Milo Manara.

Pour Christophe Quillien, le premier personnage féminin fort apparaît sous la plume de Tardi. C’est Adèle Blanc-Sec, une feuilletoniste élégante et libre, portée sur la cigarette et l’alcool. Vinrent ensuite Jeannette Pointu, une reporter très engagée politiquement, ou Laureline, véritable héroïne de la BD Valérian. Aujourd’hui, les héroïnes de BD n’ont plus à choisir entre l’idiote bécassine et la femme fatale, insiste l’auteur. « Il existe une vraie diversité de personnages. (…) Si la BD a longtemps souffert d’un décalage avec la vie réelle, elle a bien rattrapé son retard depuis. »

Le Festival d’Angoulême 2015 a fait la part belle aux héroïnes féminines. La dessinatrice Fiona Staples (Saga) expliquait notamment qu’il y a eu une embellie dans le monde du comics américain qui a permis des auteures de rejoindre les rangs de cette édition historiquement menée par des hommes. Dernier exemple en date : Kamala Khan, la première super héroïne musulmane de Marvel, dont le premier tome paraît au début de février en France.


La « nomophobie », ou la peur panique de se retrouver sans téléphone portable

Pendant un déjeuner avec une amie, Russell Clayton, doctorant à l’université du Missouri, a la surprise de voir sa convive le laisser précipitamment parce qu’elle a oublié son téléphone portable. Interloqué, il a l’idée de se pencher sur le sentiment de manque, voire de peur, qui habite certaines personnes lorsqu’elles sont séparées de ces petits objets devenus visiblement indispensables.

Dans une étude intitulée « The Impact of iPhone Separation on Cognition, Emotion and Physiology » (« L’impact de la séparation d’avec son mobile sur la cognition, l’émotion et la physiologie »), publiée le 8 janvier, il s’étend sur cette « nomophobie », contraction de l’expression anglaise « no mobile phobia », et arrive à deux conclusions :

  • Le téléphone portable est devenu « une extension de nous-même », à la manière du sonar de certains animaux, si bien qu’on peut parler d’ »iSelf », de « soi connecté ».
  • Privé de son mobile, la personne souffrant de « nomophobie » a l’impression d’avoir perdu une part d’elle-même, et cela « peut avoir un impact négatif sur ses performances mentales ».
Psychologiquement diminué

Pour ses expériences, Clayton a fait appel à des étudiants. Prétextant le besoin d’essayer un nouveau tensiomètre sans fil, son équipe a mesuré la pression sanguine et la tension artérielle de 208 étudiants en journalisme invités à dresser une liste des 50 Etats américains.

A mi-parcours, il leur a annoncé qu’il était préférable de se séparer de leurs téléphones portables « pour ne pas créer d’interférences avec le matériel médical », et a demandé aux étudiants de recommencer le test de zéro, raconte Science Daily.

A chaque fois que les participants ont été déconnectés, les chercheurs ont constaté une augmentation significative de l’anxiété, du rythme cardiaque, des niveaux de pression artérielle et une diminution significative de la performance aux tests : les étudiants se sentaient psychologiquement diminués.

Cette angoisse avait déjà été identifiée en 2013 dans un sondage de la société anglaise d’enquêtes en ligne YouGov, qui travaillait sur le sujet depuis cinq ans :

  • Plus d’un Britannique sur deux (53 %) avait dit se sentir « anxieux » sans son portable ou quand celui-ci était éteint.
  • 55 % des personnes interrogées avaient prétexté avoir besoin de garder le contact avec leur famille ou leurs amis.
  • 10 % affirmaient avoir besoin d’être joignables à tout moment à cause de leur travail.

Entre 1959 et 1984, une ville du Canada a été la capitale mondiale des tueurs en série

Justin Bieber, Ryan Gosling et Rachel McAdams y sont nés. Mais pendant longtemps, London, dans l’Ontario (Canada), a dû sa notoriété à un tout autre type de personnalités : les tueurs en série.

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La ville de London, dans l’Ontario (Canada)

Surnommée « Forest City » pour sa grande concentration d’arbres et de parcs, la ville est située à 240 kilomètres à l’ouest de Toronto. Entre 1959 et 1984, elle a accueilli la plus grande concentration de tueurs en séries au monde. Une statistique issue d’un livre sur les crimes non élucidés de la ville, dont fait état le Guardian. Dans Murder City : The Untold Story of Canada’s Serial Killer Capital, Michael Arntfield, un inspecteur de la police de London, dévoile des documents conservés par un ancien inspecteur de la ville, Dennis Alsop, qui avait enquêté sur les meurtres commis durant cette période. C’est son fils, après la mort de son père en 2012, qui les a fait parvenir à Michael Arntfield, criminologue, passionné de »cold cases ».

La plus grande concentration au monde

Reprenant les documents amassés par son successeur, et s’appuyant sur les nouvelles technologies à sa disposition, Arntfield apporte aujourd’hui une nouvelle hypothèse sur la vague de meurtres qui s’est abattue sur la ville pendant 25 ans. Sur les 29 meurtres commis pendant cette période, 13 ont été attribués à trois hommes : Gerald Thomas Archer, dit « le tueur de femmes de chambre de London » ; Christian McGee, surnommé « le tueur fou » ; et Russell Johnson, connu comme « le tueur au balcon » car il escaladait les balcons pour pénétrer chez ses victimes.

Seize meurtres sont restés irrésolus. A l’aide des notes de Dennis Alsop et de ses propres recherches, l’auteur a pu identifier deux autres tueurs en série – dont l’un serait également coupable des meurtres de quatre enfants à Toronto. Au regard du modus operandi des autres cas, il estime qu’entre un et quatre autres tueurs en série seraient impliqués. Au total, ce serait donc au minimum six tueurs en série qui auraient agi à London. Rapporté à la population de la ville à l’époque – 170 00 habitants –, ce chiffre vaut à la ville de connaître la plus grande concentration de tueurs en série au monde, affirme l’auteur. A proportion équivalente, c’est comme si 80 à 90 tueurs en série avaient officié en même temps dans des villes comme New York ou Los Angeles.

Proximité de l’autoroute 401

Au-delà des chiffres, Michael Arntfield a cherché à comprendre ce qui a pu valoir à London une telle spécificité. Il y voit des facteurs géographiques : London est une ville de taille moyenne (11e par sa population au Canada) relativement isolée, à proximité de l’autoroute 401, qui longe le sud de l’Ontario. Une étude du FBI a en effet montré que les grandes routes traversant les Etats américains avaient considérablement modifié le paysage criminel aux Etats-Unis, favorisant notamment les agissements des tueurs en série.

L’auteur soulève également une donnée étonnante : London fait partie de ces villes choisies par les marques pour effectuer des tests quand elles veulent introduire un nouveau produit dans un pays, et où, comme à Rochester (New York), Richmond (Virginie) ou Muncie (Indiana), on constate « une présence disproportionnée de délinquants violents ou sexuellement déviants ».

S’il affirme que le propos de son livre est moins de « mettre des noms sur les auteurs de ses meurtres que de donner du sens à tout ce qui s’est passé à London », Michael Arntfield n’en poursuit pas moins sa quête, en mettant à contribution son groupe de travail à l’université de l’Oregon et le public de son émission télévisée « To Catch the Killer ».


Conseil pour voyager sans voisin en avion

Ah, les voyages en avion, le frisson du décollage, l’ivresse de l’altitude… mais aussi les sièges étriqués, les coudes pointus, les jambes qui dépassent, les ronflements ou la conversation casse-pieds des voisins de siège. Allergique à cette promiscuité, une journaliste du New York Times partage ses astuces pour s’assurer que le fauteuil d’à côté restera inoccupé.

Contrer le système

Adrienne Carter, qui s’avoue atteinte du « syndrome du siège vide », en convient elle-même : réussir à obtenir deux sièges pour le prix d’un est « l’équivalent aérien du ticket d’or de Willy Wonka » – en référence au sésame convoité par les enfants dans Charlie et la chocolaterie. En effet, les compagnies aériennes tentent par tous les moyens d’optimiser le remplissage de leurs appareils. Mais Adrienne Carter déploie de nombreuses stratégies pour parvenir à ses fins :

– Choisir soigneusement ses destinations et ses heures de vol. Plus il y a d’allers-retours sur un trajet, plus on augmente les chances de sièges vides. Pour les horaires, privilégier ceux qui rebutent les autres, les plus improbables.

– Etudier l’implantation des sièges dans l’avion, grâce au site SeatGuru, et commencer ses déductions mathématiques. Partant du postulat que la place du milieu est la moins prisée, privilégier les avions avec trois rangées de trois sièges (soit trois places du milieu), plutôt que ceux disposés en deux-quatre-deux. Choisir une rangée où l’une des places est déjà prise : si on en réserve une deuxième, les couples iront voir ailleurs.

– Rester vigilant jusqu’au dernier instant : retourner régulièrement sur le site de la compagnie pour vérifier les places réservées ou libérées. A l’embarquement, reposer la question aux hôtesses. Mais même si vous avez réussi à obtenir un siège vide près de vous, la partie n’est pas gagnée, « jusqu’à la fermeture de la cabine, il peut toujours disparaître ».

L’auteure de l’article le reconnaît elle-même, ces calculs ne sont pas de tout repos. Pour être sûre de réserver le bon siège dans un vol pour la Thaïlande, elle se connecte au site de la compagnie quarante-huit heures avant (quand bien même ce serait au milieu de la nuit).

Les pires et les meilleures places

Mais si tous ces conseils ne vous ont pas rebuté, et que vous voulez encore optimiser votre placement, d’autres sites délivrent des astuces supplémentaires. Ainsi, lorsqu’on est deux, réserver les sièges couloir et hublot d’une rangée de trois. Si tout se passe bien, on peut avoir toute la rangée à soi. Si une personne s’installe au milieu, elle acceptera sans aucun doute d’échanger son siège, vous serez donc assis près de votre partenaire.

Autre conseil délivré par le cahier des tendances de l’Obs pour avoir un bon siège : entrer dans l’avion en dernier. L’hôtesse ne pourra pas dire que la place est prise.

Le site Kayak publie aussi un graphique recensant tous les avantages et inconvénients de chaque place : la plus bruyante, la plus froide, celle où les repas sont servis en dernier…


Vis ma vie de chèvre : « paisible et calme », selon le testeur

Il n’est pas aussi agile, il ne grimpe pas aussi facilement sur des rochers mais il se déplace à quatre pattes et a même essayé l’herbe. Le Britannique Thomas Thwaites a vécu toute une semaine comme une authentique chèvre. Il a très sérieusement poussé le raffinement jusqu’à se faire fabriquer des prothèses pour marcher comme une authentique chèvre des alpages. Il a aussi consulté un expert comportemental des chèvres et a assisté à la dissection d’un bovidé.

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A mi-chemin entre le designer industriel et la performeur artistique, le Britannique a même, un temps, pensé à se créer un rumen artificiel, la panse des ruminants qui fait fermenter les fourrages et les rend digérables. « Au départ, j’ai pu les suivre sur environ un kilomètre, rapporte Vice. Ensuite j’ai passé le reste de la journée à essayer de les rattraper. » Avant d’être littéralement grillé.

Il décrit le plaisir de se balader dans les pâturages, mais aussi sa terreur lors des descentes de pentes rocheuses : « Si je tombais, je n’avais pas de mains pour m’éviter de percuter un rocher », explique-t-il à Vice. Thomas Thwaites a été accepté par les chèvres au bout d’un moment, selon un éleveur, qui a même remarqué qu’elles n’avaient pas tellement apprécié qu’il s’éloigne du groupe pour arriver en haut d’une colline.

Transhumanisme technologique et sentiment enfantin

Et si, après tout, plutôt que de devenir des êtres humains augmentés super évolués, d’aucuns préféraient « désévoluer » vers, par exemple, une chèvre ? « Cela vient d’un sentiment enfantin, qu’être un “animal non humain” est tellement plus paisible et simple », explique Thomas Thwaites dans un courriel au Monde.fr. Il ajoute que l’idée lui est venue un jour où il n’avait pas le moral, et qu’il gardait le chien de sa nièce : « Et là, je me suis dit que ça devait être chouette d’être un animal. » Il ajoute que c’est en septembre 2014 qu’il a pu « tester » son matériel dans le Sud de la Suisse.

« Cette situation permet de se débarrasser du stress et de la frustration de la vie quotidienne, de ne plus avoir à se préoccuper de l’argent, de la famille ou de n’importe quoi d’autre. »

Paradoxalement, c’est avec la technologie d’aujourd’hui que l’on peut réaliser cet objectif le plus efficacement possible. Dans son cas, avec l’aide d’une bourse du Wellcome Trust – il en avait déjà reçu une pour son projet « Je veux être un éléphant », sur le même modèle. Une clinique orthopédique de Salford, dans la banlieue de Manchester, a accepté de lui « fabriquer des prothèses de pattes avant et arrière ».

Il faut dire que Thomas Thwaites est coutumier des projets originaux : il a aussi tenté de fabriquer lui-même un grille-pain de A à Z.

En septembre, il organisera une exposition à Londres pour présenter son travail et les photos de son expérimentation. Si l’expérience vous intéresse mais que vous n’avez ni prothèses ni montagne à proximité, vous pouvez toujours essayer un simulateur de chèvre.