Archives de catégorie : Littérature

Sartre et le prix Nobel

logo_france_infoCe 22 octobre 1964, il y a 50 ans, l’académie du Nobel décerne à Jean-Paul Sartre le prix Nobel de littérature.

Le 22 octobre 1964, il y a 50 ans, l’académie du Nobel décerne à Jean-Paul Sartre le prix Nobel de littérature. Mais, pour la 1e fois dans l’histoire de ce prix prestigieux, un nobellisé refuse d’être distingué.
Ce refus n’est pas vraiment une surprise car, une semaine plus tôt, se sachant sur la liste des nobellisables, l’auteur de « L’Être et le Néant » avait annoncé son intention de ne pas accepter le Nobel si il lui était attribué. “L’écrivain doit refuser de se laisser transformer en institution” ecrira Sartre pour expliquer son refus.
La semaine dernière, l’écrivain Patrick Modiano est devenu le 15e français récompensé par le prix Nobel de Littérature, et le chèque de 878.000 euros qui va avec. En 1964, en refusant le Nobel, Sartre avait aussi renoncé au chèque de l’académie royale de Suède. Dix ans plus tard, le philosophe aurait tenté de récupérer cette somme, mais sans succès – comme quoi, l’existentialisme cher à l’intellectuel engagé est tout à fait compatible avec une petite dose de matérialisme…
Source : site de France Info, article de Sandrine Chesnel

Goncourt des Lycéens

Profitez des vacances pour plonger dans un roman ! Ci-dessous retrouvez le palmarès du Goncourt des Lycéens de 1988 à 2013.

Patrick Modiano

nobel_laureates


logo_france_cultureC’est “l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation”, selon le communiqué de l’Académie suédoise, qui a valu à Patrick Modiano, 69 ans, d’obtenir le prix Nobel de littérature 2014.

L’Académie a souhaité récompenser l’oeuvre du romancier français prenant place dans le Paris de la Seconde Guerre mondiale, dépeignant le poids des évènements tragiques d’une époque troublée sur le destin de personnages ordinaires.
L’architecture des romans de Modiano se déploie dans les rues de la capitale, où il développe les thèmes de la mémoire et de l’identité.
Né en 1945, Jean Modiano, devenu Patrick, vit une enfance difficile. Victime d’un certain abandon de la part de ses parents, il perd tôt son frère, alors âgé de 9 ans. Adolescent, il fugue plusieurs fois du pensionnat où il a été placé ou revend, pour pallier l’impécuniosité de sa mère, des éditions remarquables volées, auxquelles il ajoute parfois lui-même la dédicace d’un grand auteur, afin d’en augmenter la valeur.
Jeune homme intelligent (il obtient son baccalauréat en 1962, avec un an d’avance), Patrick Modiano est soutenu par Raymond Queneau, ami de sa mère, rencontré en 1960, et qui lui donne des leçons particulières de géométrie. « Comme il était obsédé par les mathématiques, il m’aidait à faire mes devoirs de ce qu’on appelait alors géométrie dans l’espace, raconte Patrick Modiano dans une interview à Libération, le 4 octobre 2007.  Moi, je n’y comprenais rien. Il essayait de m’expliquer. C’était un ou deux ans après Zazie dans le métro . Il me disait qu’il l’avait écrit à partir d’équations. C’était très obscur pour moi. Il était assez taciturne.« 

C’est Raymond Queneau qui introduit le jeune homme dans le monde de l’édition littéraire. Patrick Modiano lui remet naturellement le manuscrit de son premier roman, Place de l’Etoile, qui sera publié en 1968 aux éditions Gallimard. Il y raconte l’histoire d’un jeune juif, né juste après la guerre, hanté par l’idée de persécution. L’oeuvre obtient le prix Roger-Nimier et le prix Fénéon. Dès lors, Patrick Modiano se consacre exclusivement à l’écriture.

modiano_nobelL’enfance a marqué Modiano. Le passé trouble de son père, arrêté par la Gestapo puis relâché, des parents peu aimants, la mort de son frère, sont autant d’évènements qui le questionnent. “Quand on a des souvenirs énigmatiques, on a besoin de les comprendre”, souligne l’auteur de Un Pedigree (2005), livre où il retrace cette enfance singulière, matrice de son oeuvre. Cette étrange jeunesse est déterminante dans la façon qu’a Modiano de rendre inexplicable l’accessible et de se consacrer aux années noires de l’Occupation : “Je pense que le travail du romancier c’est de mettre du mystère autour de ce qui semble ne pas en avoir, raconte-t-il lors d’une interview. Le mystère est intrinsèque, même les choses les plus banales peuvent être mystérieuses.
En 1970, il épouse Dominique Zerhfuss. Son témoin est Queneau, celui de sa femme, Malraux. Deux ans plus tard, il est récompensé du Grand Prix du roman de l’Académie française pour son troisième ouvrage Les Boulevards de la ceinture, puis par le Prix Goncourt en 1978 pour Rue des boutiques obscures. Son 28ème roman, “Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier”, est sorti le 2 octobre dernier.

Patrick Modiano est le quinzième français à recevoir le prix Nobel de littérature.

Source : France Culture

L’affaire J.-C. Romand

Retrouvez l’émission « Affaires sensibles » sur France Inter consacrée à Jean-Claude Romand.

« C’est l’histoire d’un homme qui a tué sa mère, son père, sa femme et ses deux enfants un soir de janvier 1993. Le lendemain, à Prévessin-Moëns, lieu du drame, le sentiment est indescriptible, d’abord face à l’horreur de la situation, mais aussi autour de cette question : comment cet homme socialement si respectable a-t-il pu en arriver là ? Ce père attentif, ce chercheur à l’OMS, était en fait un mythomane, un menteur professionnel qui a construit son destin autour d’une obsession qu’il s’est évertué à cacher toute sa vie jusqu’à enlever la vie : l’échec d’un examen en fac de médecine. Il n’était ni médecin, ni chercheur, il était un autre qui se faisait passer pour lui : un exemple paroxystique de schizophrénie et de bien d’autres choses encore, que les psychiatres vont disséquer et tenter de comprendre. »

Source : France Inter